Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites s'annonce forte ce mardi, des seniors actifs racontent pourquoi ils n'ont toujours pas décroché.
Jamais depuis bien longtemps, un sujet de société n'avait autant mobilisé les Français. Au point de les faire descendre dans la rue plusieurs fois en quelques mois. En février, en mars, en mai, en juin. Et bientôt, en septembre, mardi prochain.
Il faut dire que ce débat sur l'âge de la retraite ne laisse personne indifférent, même s'il n'est pas simple à appréhender. Et s'il est tentant de tomber trop vite dans les clichés. Ainsi, tous ceux qui travaillent après l'âge légal ne le font pas tous contraints et forcés. Certains aiment leur boulot, dont ils ne sauraient se passer. Ou ont simplement peur de s'ennuyer. Ils y restent pour le plaisir, pas pour l'argent. Pour eux, le travail se confond avec leur vie. Un beau travail pour une belle vie.
D'autres au contraire triment tard et longtemps parce que, sinon, ils ne peuvent pas joindre les deux bouts. Eux n'ont pas forcément des jobs transcendants. Souvent même des emplois usants. Et ils rêvent de journées à ne rien faire. Ou à faire autre chose.
Il y a ceux, enfin, qui même investis dans une vie professionnelle accomplie, aimeraient tourner la page pas trop tard, pour engager leurs forces restantes dans d'autres domaines. Pour laisser la place aux jeunes. Et parce que la vie ne s'arrête pas à la porte de l'entreprise.
Couler ses vieux jours
Selon la situation, la vision n'est pas la même. Et il est bien difficile de penser globalement et non individuellement. C'est pourtant sur l'évolution de la société face au travail qu'il faut réfléchir.
Dans le Var, terre bénie pour couler de vieux jours au soleil, à condition de jouir d'un minimum de moyens financiers, plus de 12 000 personnes âgées de 60 ans et plus sont toujours actives, dont près de 1 300 de 75 ans au moins (1). Voici quelques témoignages parmi eux, ceux qui travaillent toujours quand l'âge légal de la retraite a largement sonné et qui disent pourquoi. À chacun son histoire. Mais il va falloir construire la nôtre collectivement.
1. Source Insee.
Catherine Aubry